LYCOSTHÈNE Conrad (Lycosthenes), Apophtegmatum Loci Communes, Paris, J. Dupuis, 1560.
Feuillets de garde : Ex lib[ri]s Pl[…] Jui[n ?] [15]67 25 ss, d’une autre main et en bâtarde A moy qui suis au-dessus de la signature lacunaire et non identifiable en l’état (m final cependant), puis 1566. — Bien qu’Etienne Ithurria, heureux dénicheur et ancien propriétaire de cet intéressant exemplaire copieusement annoté par un contemporain érudit, ait défendu avec passion sa conviction qu’il avait appartenu à Montaigne et que celui-ci l’avait même annoté (8000 notes !), force est de reconnaître qu’il n’en est rien : aucune trace du nom de Montaigne (Ithurria avait cru pouvoir lire « Eyquem » en substituant quelques lettres aux lacunes) ; notes très serrées, d’une main à l’évidence très différente de celle de Montaigne (lettres e, d, g, n, x entre autres ; abréviation q3 et non q2 pour –que ; aucun chiffre semblable) ; renvoi à trois traités de Dusouhait parus après la mort de Montaigne ; sans parler du contenu dont on dit un peu trop vite qu’il s’accorde au mode de pensée de Montaigne, ni la très faible probabilité que Montaigne ait si minutieusement annoté un simple compilateur (voir ce qu’il dit de ces « ravaudeurs » dans les Essais), et plus abondamment encore qu’il ne l’avait fait pour son Lucrèce en 1564. Les travaux actuels de l’IRHT permettront sans doute bientôt d’en savoir plus sur le véritable annotateur.
— Toulouse, Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine : Rés. D XVI 1230.
A. Legros