Cronique de Flandres suivie des Mémoires d’Olivier de La Marche, Lyon, G. Rouillé, 1562
Localisation : Bibliothèque nationale de France : Rés. Z Payen 502
Introduction (A. Legros, 10/07/2013)
Notice & sélection d’images (A. Legros, 2013)
Édition (A. Legros, 2013)
Introduction
Montaigne connaissait déjà Denis Sauvage, puisqu’il avait déjà copieusement annoté les Annales et Croniques de France de Nicole Gilles que cet ancien historiographe de Henri II avait éditées. Peut-être a-t-il gardé de cette expérience un jugement défavorable à l’égard du travail de cet érudit. Toujours est-il qu’il juge avec sévérité cette Cronique de Flandres établie, commentée et continuée par Sauvage. En revanche, les Mémoires d’Olivier de La Marche le conquièrent. Et pourtant Sauvage en est aussi l’éditeur sceintifique.
L’orientation inverse de ce double bilan de lecture ne fait que confirmer ce que le lecteur du chapitre « Des cannibales » savait déjà : l’auteur des Essais préfère les « topographes » aux « cosmographes », ceux qui connaissent bien tel terrain particulier à ceux qui embrassent toutes les terres du vaste monde. Dans le domaine de l’histoire, plutôt l’enquête limitée que la vaste fresque. Plutôt, donc, le diplomate et capitaine qui sait ce dont il parle pour le connaître d’expérience (La Marche a aussi écrit un « Traité et Avis de quelques gentilhommes sur les duels et gages de bataille ») , que celui qui, en bon clerc, a surtout commerce avec les livres des autres, tel Sauvage, éditeur de Commynes et de Froissard.
Ce que Montaigne dit ailleurs de « Monsieur du Bellay », le diplomate, vaut aussi pour La Marche : « C’est toujours plaisir de voir les choses écrites par ceux, qui ont essayé comme il les faut conduire ». Plaisir, et peut-être aussi préjugé durable, entretenu, de gentilhomme à l’égard des « faiseurs de livres » ?