Deux lettres jointes et pour ainsi dire trois : sans doute une lettre de Bissouse, celle toute chaude de Turenne, mais aussi le résumé par Montaigne de sa propre lettre à laquelle Turenne vient de répondre. Au centre des préoccupations de tous, en particulier de Matignon : la question politique de la « réconciliation » entre le roi de Navarre et son épouse, Marguerite de Valois, venue à Nérac par ordre de son frère, Henri III. En filigrane, la correspondance suivie avec madame de Guiche, veuve du maréchal de Grammont, dédicataire des sonnets de La Boétie intégrés aux Essais, maîtresse du roi de Navarre, à qui Montaigne demande ici, via la métaphore du navire, d’user de son influence pour ramener le mari auprès de son épouse (enjeux plus politiques que moraux). Quant à l’entrevue très souhaitée entre Navarre et Matignon, il serait maladroit de l’évoquer autrement que comme une invitation à se promener dans les jardins du roi. L’ensemble exige la discrétion : porteur fiable, retour des pièces et de la lettre à l’envoyeur.
Pièce originale conservée à Monaco, Archives du Palais Princier : J 132, f° 55 r° et v° (texte), f° 56 v° (adresse). Souvent confondue avec le faux de Feuillet de Conches (f° 57 sq).
A. Legros
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Édition intégrale par Alain Legros
- Version diplomatique (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version régularisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version modernisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)