Dans la lettre que Montaigne joint à celle-ci, Duplessis-Mornay, conseiller de Henri de Navarre, parlait sans doute de la « réconciliation » des époux royaux, Henri et Marguerite, thème majeur et très politique des correspondances de cette période. Montaigne en rappelle les partisans : outre Matignon et lui chez les catholiques, au moins « Du Plessis » et Clervant chez les protestants. Le post-scriptum laisse entendre que Matignon est dans une mauvaise passe. Cela a-t-il un rapport avec ce que suggère plus haut Montaigne sur l’humeur du roi de Navarre, mécontent qu’on puisse avoir aussi de bonnes relations avec son épouse ? Est-ce pour avoir « appris » cela, peut-être à ses dépens, que l’auteur des Essais a délibérément omis de nommer la dédicataire de son « Apologie de Raimond Sebond », sans doute la reine de Navarre elle-même qui lui avait fait cette commande ? Six lettres de Duplessis à Montaigne ont été conservées, dont Hugues Daussy a publié la transcription en annexe de son article « Montaigne et Duplessis-Mornay : les mystères d’une correspondance », Montaigne Studies, 18, 2006, p. 169-182.
Pièce originale conservée à Monaco, Archives du Palais Princier : J 132, f° 103 r° (texte) et v° (adresse). Souvent confondue avec le faux de Feuillet de Conches (f° 105)
A. Legros
Publié le 20 mai 2016
Mise à jour le 08/06/2020
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Édition intégrale par Alain Legros
- Version diplomatique (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version régularisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version modernisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)