On peut regretter la disparition de cette lettre si souvent reprochée à Montaigne, par laquelle, au dernier jour de son mandat, il se contente de rester aux abords de sa ville infestée par la peste, au lieu dépasser le fleuve pour rejoindre les jurats et présider ainsi l’élection du nouveau maire. Il se dit toutefois prêt à faire ce qu’on voudra s’il y va du service public, mais il s’agit d’une pure formalité, le résultat étant déjà connu : deux jours plus tard, le normand Matignon cumulera les fonctions de maire de Bordeaux et de lieutenant du roi en Guyenne, comme Biron, prédécesseur de Montaigne et de Matignon dans l’une et l’autre charge. Le début de la lettre laisse entendre que Montaigne a trouvé à Libourne une lettre de Matignon ou Matignon en personne, intermédiaire pour une fois entre les jurats et Montaigne. Du sieur de La Motte, qui manifestement n’est pas jurat, puisqu’une lettre de même contenu lui est adressée en particulier, il a déjà été question plus haut (lettre n° 18).
Original disparu dans l’incendie des Archives municipales de Bordeaux en 1862. Copie effectuée et publiée par A. Detcheverry, Histoire des Israélites de Bordeaux, Bordeaux, 1850, p. 51 (l’adresse manque). Si elles ont été respectées, les graphies signalent une lettre allographe, mais la souscription devait être, comme à l’accoutumée, autographe. Selon toute vraisemblance, la ponctuation a été modifiée.
— Bordeaux-Pessac, Bibliothèque universitaire de Lettres et Sciences humaines : XE 10227.
A. Legros
Édition intégrale par Alain Legros
- Version diplomatique (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version régularisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version modernisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)