Croisement de lettres : celle de Matignon contient celle de Villeroy, secrétaire d’état (un jour, il concourra à faire sortir Montaigne de la Bastille, selon une note du Beuther) ; celle de Montaigne, écrite en deux temps, n’en contient aucune, étant donné que La Motte préfère se déplacer pour parler de vive voix et que la lettre de Poiferré (celui qui a fourni à Montaigne les 29 sonnets de La Boétie intégrés aux Essais de 1580) n’est pas encore arrivée. Montaigne garde un œil sur Bordeaux et un autre sur Sainte-Foy et Le Fleix. Il n’oublie pas pour autant Nérac (début de l’affaire Ferrand), Paris (la Cour), Pau (où réside Navarre), les villes du sud-ouest assaillies ou convoitées par les huguenots de guerre. C’est toutefois en conteur et en juge qu’il traite par le menu une histoire bien locale : la rixe entre deux factions rivales de bohémiens installés de part et d’autre de la Dordogne (en avant-poste des deux armées ?), puis entre nobles terriens et habitants d’un bourg qui ont pris parti pour les uns ou les autres.
Pièce originale conservée à Monaco, Archives du Palais Princier : J 132, f° 166r° et v° (texte), f° 167 r° (suite du texte) et v° (adresse).
A. Legros
Fac-similé en ligne (Bibliothèques Virtuelles Humanistes).
Édition intégrale par Alain Legros
- Version diplomatique (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version régularisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)
- Version modernisée (Lettres réunies en un seul fichier, avec distinction des mains)