Plus d’un millier de notes autographes, en latin d’abord, avec quelques mots grecs, puis plus tard en français, d’une main plus alerte : le Lucrèce de Cambridge confirme l’intérêt de Montaigne pour ce poète-philosophe qu’il cite abondamment dans ses Essais. Serrées sur les feuillets de garde et complétées dans les marges, les premières sont datées de 1564, l’année qui suit la parution du livre et la mort de La Boétie. Elles sont encore celles d’un lecteur studieux, parfois critique, toujours attentif aux beautés du style et aux réflexions éthiques, mais aussi aux leçons de physique épicurienne et aux commentaires philologiques de Denis Lambin. Les secondes, toutes marginales, se contentent de baliser le texte à la façon de manchettes. Deux transcriptions (diplomatique, régularisée) et une traduction de ces notes aident à lire chacune des pages numérisées de ce précieux exemplaire.
Grâce au partenariat des BVH avec la Cambridge University Library depuis 2010, détentrice des ouvrages originaux, et dans le cadre du projet MONLOE qui a pour objectif de reconstituer virtuellement la bibliothèque de Montaigne, 6 fac-similés sont déjà en ligne (11 ont été numérisés), dont 2 avec les transcriptions des notes manuscrites de Montaigne par Alain Legros (CESR, chercheur associé).
Le « Lucrèce » annoté par Montaigne
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