Archives par mot-clé : Annotations

Cent notes manuscrites de La Boétie sur sept livres légués à Montaigne, identifiées et transcrites par A. Legros

La Boétie a laissé une centaine de notes de sa main en grec et en latin sur sept livres légués à Montaigne en 1563, livres marqués par l’héritier d’un petit « b. » au coin supérieur droit de la page de titre ainsi qu’onze autres de même provenance : « b » comme « boetie », et ces notes de La Boétie en témoignent s’il était besoin. Montaigne a-t-il fait son profit de ces brèves remarques philologiques ? En feuilletant les livres de son ami, il a pu du moins s’arrêter un moment sur telle ou telle sentence que celui-ci avait surlignée, parfois surpris d’un douloureux « pensement ».
> Introduction et édition par Alain Legros

Publication des quelque 700 notes de Montaigne et de son secrétaire sur un César de 1570

Montaigne admirait César, dont il blâmait pourtant l’ambition toute dictatoriale. On peut le lire dans ses Essais, mais aussi, à une époque où le grand livre était encore en cours de rédaction, dans les notes manuscrites laissées sur le César de 1570 conservé à Chantilly. En particulier dans une longue note de synthèse autographe sur la Guerre civile, dont la lecture a été achevée en février 1578, quelques mois avant celle de la Guerre des Gaules. Deux mains : celle d’un probable secrétaire lisant à haute voix, écrivant sous dictée ou contrôle, et qui s’arrête au milieu de ce dernier récit ; celle de Montaigne qui, prenant le relais, intervient dans le champ du premier scripteur, achève son travail sur le premier commentaire, et couvre l’ensemble du second, attentif à la diversité des mœurs, aux techniques, à la géographie, aux caractères individuels, à la stratégie militaire, aux morts exemplaires.
> Introduction et édition par Alain Legros

Publication inédite d’autographes de Montaigne en marge de son exemplaire de Franchi Conestaggio

Conservé à la Bibliothèque municipale de Bordeaux (Mériadeck), un exemplaire du livre italien de Franchi Conestaggio sur l’union du Portugal à la couronne de Castille (Gênes, 1585) contient non seulement la signature de Montaigne au titre, mais aussi une note autographe et un certain nombre de signes également autographes qui signalent son intérêt pour tel ou tel passage, en particulier ceux où il est question de Français et celles qui décrivent des morts édifiantes au combat. Celle de Moleï Moluc, roi de Fez, qui a inspiré une longue addition des Essais posthumes, avait d’abord été mise par écrit sur l’Exemplaire de Bordeaux par Marie de Gournay dès l’été 1588. Le présent inédit doit son existence à une heureuse observation de Toshinori Uetani (BVH).
> Introduction et édition par Alain Legros

Publication inédite : Plus de 200 notes autographes de Montaigne en marge d’un Térence de 1538

Le Térence que Montaigne avait annoté de sa main fait partie d’une collection particulière. Les BVH ne sont malheureusement autorisées à en diffuser que quelques images numériques. Les transcriptions et traductions renouvelées d’A. Legros permettent néanmoins de montrer le grand intérêt de ces annotations en latin et en grec, rédigées à 16 puis à 20 ans (deux ex-libris). De quoi mesurer tout ce que devait le jeune homme à ses années de collège : exigences grammairiennes, attention philologique, éveil à la philosophie morale, pratique de la sentence, et même familiarité avec le théâtre. Dans ses Essais, Montaigne dira plus tard qu’il n’a cessé toute sa vie de relire Térence, toujours avec autant de plaisir que de profit.
> Introduction et édition par Alain Legros

Les annotations de Montaigne, notes de lecture et autres documents privés

Parmi les livres de la bibliothèque de Montaigne, plusieurs présentent l’intérêt d’avoir été annotés par Montaigne lui-même à divers âges. Leur numérisation est pour A. Legros l’occasion de reprendre l’édition de ces notes selon trois états successifs (diplomatique, régularisé, modernisé) sur le modèle du Lucrèce déjà en ligne. Son édition renouvelée des inscriptions peintes au plafond permet en outre, par un jeu de couleurs, de mieux apprécier les différences de lisibilité des lettres, de revoir les traductions et d’ajouter deux sentences aux 66 déjà publiées.
> Lire l’article Les annotations de Montaigne, notes de lecture et autres documents privés (sur le carnet de recherche des BVH, par A. Legros)
> Introduction et éditions des notes de lecture de Montaigne (par A. Legros)
> Introduction sur les inscriptions de la tour de Montaigne

Projet « Montaigne à l’œuvre » : Édition numérique à l’essai « De la Force de l’imagination » (I,21 dans 1588-EB)

Quatre fac-similés réalisés à la Bibliothèque universitaire de Cambridge dans le cadre du projet MONLOE (Montaigne à l’œuvre) sont désormais en ligne sur le site BVH, incluant l’édition des Essais publiés par Marie de Gournay en 1595.

Afin de donner un exemple des possibilités offertes par l’édition numérique des textes du XVIe siècle, des tests sont en cours sur le chapitre « De la force de l’imagination » (I, 21) des Essais de Montaigne selon l’Exemplaire de Bordeaux (exemplaire rogné du texte de 1588, corrigé et amplifié par l’auteur et de sa main). Pour aider à la lecture du document original ou de son exact fac-similé, la transcription de ce chapitre selon quatre états, par Alain Legros, ainsi que sa reproduction numérique, sont disponibles en ligne.

> En savoir plus (Introduction par A. Legros)
> Consulter les fac-similés de Cambridge (sur le site BVH)

Le « Lucrèce » annoté par Montaigne

Plus d’un millier de notes autographes, en latin d’abord, avec quelques mots grecs, puis plus tard en français, d’une main plus alerte : le Lucrèce de Cambridge confirme l’intérêt de Montaigne pour ce poète-philosophe qu’il cite abondamment dans ses Essais. Serrées sur les feuillets de garde et complétées dans les marges, les premières sont datées de 1564, l’année qui suit la parution du livre et la mort de La Boétie. Elles sont encore celles d’un lecteur studieux, parfois critique, toujours attentif aux beautés du style et aux réflexions éthiques, mais aussi aux leçons de physique épicurienne et aux commentaires philologiques de Denis Lambin. Les secondes, toutes marginales, se contentent de baliser le texte à la façon de manchettes. Deux transcriptions (diplomatique, régularisée) et une traduction de ces notes aident à lire chacune des pages numérisées de ce précieux exemplaire.
Grâce au partenariat des BVH avec la Cambridge University Library depuis 2010, détentrice des ouvrages originaux, et dans le cadre du projet MONLOE qui a pour objectif de reconstituer virtuellement la bibliothèque de Montaigne, 6 fac-similés sont déjà en ligne (11 ont été numérisés), dont 2 avec les transcriptions des notes manuscrites de Montaigne par Alain Legros (CESR, chercheur associé).