Sans signature, cet exemplaire de l’édition procurée par Montaigne lui-même a appartenu à Dezeimeris, qui a cru pouvoir reconnaître la main de Montaigne dans les notes marginales qu’elle contient. Cette écriture penchée rappelle en effet celle de Montaigne par plus d’un trait (tilde de nasalisation, tracé du x), mais on s’imagine mal qu’il ait pu intervenir à la plume sur le livre qu’il avait lui-même édité, à la façon d’un lecteur (soulignements, balises ou brefs résumés ajoutés aux manchettes déjà installées, jugements esthétiques sur le mode « belle similitude »…) et non d’un correcteur, comme s’il en découvrait le contenu. Certaines différences peuvent être constatées : tracés caractéristiques de f, z et surtout v (longue courbe d’attaque), prédilection pour la lettre y (« familye ») et pour le g final de l’article indéfini (« ung »), usage du e en forme d’epsilon, de « facon » sans cédille. Jurisconsulte et Sarladais, comme la Boétie, le scripteur est peut-être celui qui a inscrit sa marque de possession en haut de la page de titre : « Ex libris Andreæ Delperri iuriscõsultis Sarlaten[sis] ».
Transcription de trente annotations marginales d’après les photographies prises sur l’original en juillet 2003. Mise à jour en février 2021.

L’assemblée générale 2016 du programme de recherche « Bibliothèques Virtuelles Humanistes » se tiendra le :
De la correspondance de Montaigne, seules subsistent vingt-sept lettres-missives (dont seize au maréchal de Matignon), trois lettres écrites « en jurade » et deux dédicaces des Essais de 1588. Les nouvelles transcriptions proposées selon trois modes successifs par A. Legros permettent de poursuivre le travail publié dans Montaigne manuscrit, notamment quant à la collecte des adresses, dont certaines sont autographes, comme la majorité des lettres elles-mêmes. Un inédit : une lettre de Matignon à Montaigne.
Parmi les livres de la bibliothèque de Montaigne, plusieurs présentent l’intérêt d’avoir été annotés par Montaigne lui-même à divers âges. Leur numérisation est pour A. Legros l’occasion de reprendre l’édition de ces notes selon trois états successifs (diplomatique, régularisé, modernisé) sur le modèle du Lucrèce déjà en ligne. Son édition renouvelée des inscriptions peintes au plafond permet en outre, par un jeu de couleurs, de mieux apprécier les différences de lisibilité des lettres, de revoir les traductions et d’ajouter deux sentences aux 66 déjà publiées.
Plus d’un millier de notes autographes, en latin d’abord, avec quelques mots grecs, puis plus tard en français, d’une main plus alerte : le