Archives par mot-clé : La Boétie

Publication | Les « Massacres à Bourdeaux », cause possible de l’éviction tardive de la « Servitude volontaire » des Essais de Montaigne. Par ALain Legros

Un article d’Alain Legros paru aux Classiques Garnier dans le Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne 2022 – 2, n° 75. varia : Les « Massacres à Bourdeaux », cause possible de l’éviction tardive de la « Servitude volontaire » des Essais de Montaigne.

Si la Servitude volontaire n’a pas pris place dans les Essais, c’est peut-être sur les instances de Millanges. Deux jours avant la date du privilège, le Parlement de Bordeaux avait menacé de pendaison tout libraire qui mettrait en vente les Mémoires du protestant Goulart où se trouvait ce Discours anonyme. Ajoutée en 1578, c’est plutôt la pièce Massacres à Bourdeaux et sa longue liste de massacreurs qui, jugée « scandaleuse et diffamatoire », a pu faire condamner le recueil au feu.

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Synthèse et tableau récapitulatif des données | Liste des livres de Montaigne et de La Boétie conservés ou attestés

Le tableau récapitulatif en 105 lignes et 11 colonnes (A-K) permet de mettre en évidence plusieurs faits que ce « Commentaire de synthèse » expose, menant ainsi aussi loin que possible une enquête dont les résultats ont fait au fur et à mesure l’objet de publications en 2006, 2010, 2011 et ici-même en 2015.

Aussi exhaustif que possible, le « Tableau de récapitulation des données » publié le 3 avril 2020, par Alain Legros, réduit au minimum les informations de la première colonne et n’en consacre aucune aux titres, la plupart en latin ou en grec, souvent très longs et parfois multiples pour un seul et même ouvrage. L’ordre et la numérotation étant les mêmes que dans la « Liste des ouvrages » mise en ligne en 2015 (cliquer au début de l’introduction sur « Accès à la liste »), on voudra bien pour plus d’informations se reporter à l’une ou l’autre des deux notices accessibles à partir de ladite liste, en cliquant sur le nom d’entrée souligné et/ou sur NUM quand l’ouvrage a été numérisé. Rappelons qu’à la différence de mes prédécesseurs (en particulier en 2014 B. Pistilli et M. Sgattoni, utilement sollicités ici), le critère que j’ai retenu pour dresser cette liste était l’existence d’un ex-libris ou de toute autre marque autographe d’appartenance, non l’existence ou la distinction des tomes ou volumes, excepté quand ils contiennent chacun un ex-libris de Montaigne.

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De l’amitié entre philosophes : Montaigne et La Boétie, « parce que c’était lui, parce que c’était moi » | Les chemins de la Philosophie, France Culture

Le 18 mars 2019, Alain Legros était l’invité des Chemins de la Philosophie sur France Culture.

Montaigne rencontre La Boétie en 1558. Pendant cinq ans se développe une grande histoire d’amitié qui s’achève brutalement avec la mort de La Boétie en 1563. Quelques années plus tard, Montaigne rédige ses « Essais ». Quel rôle a eu la traversée de ce deuil dans la rédaction de cette œuvre majeure ?

Le philosophe Michel de Montaigne (1533-1592) connut une grande histoire d’amitié avec le poète Étienne de La Boétie qu’il rencontra à Bordeaux en 1558. La Boétie fut conseiller au Parlement de Bordeaux, puis à la Cour, il est l’auteur du Discours sur la servitude volontaire rédigé alors qu’il n’avait pas 20 ans et il fut publié dans son intégralité après sa mort en 1563 par Montaigne.
L’amitié qui lie les deux hommes est une histoire d’amour qui se termine brutalement par la mort de La Boétie à l’âge de 33 ans.

Quel rôle cette amitié et ce deuil ont-ils joué dans l’élaboration de la philosophie de Montaigne ? Sans vivre la mort de cet ami cher, Montaigne aurait-il écrit les Essais ?

> Retrouvez le Podcast en ligne sur France Culture (58 minutes)

 

Numérisation des livres de Montaigne et de La Boétie conservés en Aquitaine : suite et fin (projet LABOREM, Equipex Biblissima)

Cette mise en ligne d’une trentaine d’ouvrages clôture le projet partenarial Laborem mené dans le cadre de l’Equipex Biblissima. Sont désormais consultables en ligne quinze livres ayant appartenu à Michel de Montaigne et conservés dans les bibliothèques de Bordeaux (Mériadeck), de Libourne et de Périgueux : les œuvres d’Horace (Paris, 1543 – FS n°1272), celles d’Ange Politien (Lyon, 1546 – FS n°1277), Diogène Laërce en grec (Bâle, 1533 – FS n°1279), les Commentaires de César en italien et illustrés par Palladio (Venise, 1575 – FS n°1281) ou encore, des ouvrages d’historiens contemporains comme Villani, Richard Strein ou Jean-Papire Masson. Certains volumes légués à Montaigne par son ami Étienne de La Boétie portent l’inscription manuscrite d’un « b » à l’angle supérieur droit de la page de titre, comme Politien ou Diogène Laërce. Plusieurs sont passés dans les mains de personnages éminents comme Jacques-Auguste de Thou, Jean Barbot ou Montesquieu, ou acquis par des établissements religieux bordelais comme les Carmes déchaux des Chartrons ou l’Abbaye bénédictine de Sainte-Croix. Dans les dix volumes des Essais (éd. Pierre Coste : Londres, 1754), nous pouvons lire les annotations de Florimond de Raemond, copiées par François de Lamontaigne à partir d’un exemplaire aujourd’hui disparu.

> Consulter la liste des livres de Montaigne et de La Boétie conservés, Introduction par A. Legros

Mise en ligne des premières numérisations des livres de Montaigne et de la Boétie conservés

Les premiers ouvrages de la bibliothèque de Montaigne numérisés à la bibliothèque Mériadeck (Bordeaux) dans le cadre du projet LABOREM (Equipex Biblissima) sont désormais en ligne. Parmi ceux-ci, signalons notamment un exemplaire des Essais de 1580 enrichi d’annotations manuscrites préparant l’édition de 1582 (FS n° 1226) ou une édition grecque des Orationes de Denys d’Halicarnasse portant un émouvant ex-libris inscrit par le jeune Montaigne à l’âge de 18 ans (FS n° 1236). Signalons également une Bible grecque (FS n° 1231), une édition des œuvres de Justin (n° 1246) ou encore une vie des empereurs romains par Egnazio (n° 1238), tous hérités par Montaigne de son ami étienne de La Boétie.

> Consulter la liste des livres de Montaigne et de La Boétie conservés (introduction par A. Legros)

Le « Discours de la servitude volontaire » dans les Mémoires de l’état de France sous Charles IX (première édition, 1577)

Introduction (A. Legros, 07/03/2015)
Ressources

Introduction

Le « Discours, de la servitude volontaire » a été édité pour la première fois dans son intégralité et sous l’anonymat dans les Mémoires de l’estat de France sous Charles neufiesme (Volume III, 1577, p. 160-191), ouvrage généralement attribué à Simon Goulart et publié à Genève sous une fausse adresse (Meidelbourg, H. Wolf). Un sous-titre précise qu’il contient « les choses plus notables, faites et publiees tant pas les Catholiques que par ceux de la Religion, depuis le troisiesme edit de pacification fait au mois d’Aoust 1570. jusques au regne de Henry troisiesme » (Volume I, 1576).

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Traductions et poèmes de La Boétie – Dédicaces et lettre de Montaigne sur sa mort

Localisation : Bibliothèque Nationale de France.

Introduction (A. Legros, 07/03/2015)
Bibliographie
Ressources

Introduction

Deux ans après la publication de sa Théologie naturelle, traduction en français du Liber creaturarum de Sebond effectuée à la demande de son père, Montaigne fait imprimer en 1571 chez Fédéric Morel ce qu’il a pu rassembler des œuvres de son ami décédé huit ans auparavant. Il s’agit de traductions du grec et de poèmes groupés sous un titre composite : La Mesnagerie de Xenophon. Les Regles de mariage, de Plutarque. Lettre de consolation, de Plutarque à sa femme […] Ensemble quelques Vers latins & François, de son invention. En sa qualité d’éditeur, il signale toutefois dans l’« Advertissement au lecteur » du 10 août 1570 qu’il reporte à une moins « malplaisante saison » la publication de deux autres « pieces » dont il possède les manuscrits : « un Discours de la servitude volontaire, et quelques memoires de noz troubles sur l’Edict de Janvier, 1562 ». Rien en revanche n’a pu être recouvré des poèmes grecs de La Boétie, ni de ses poèmes latins et français intitulés « Gironde » que Montaigne dit avoir naguère entendu « reciter ». Quant aux 29 sonnets enchâssés dans le livre I des Essais de 1580 à 1588, ils ne lui seront communiqués que plus tard par le sieur de Poyferré, bien connu de l’un et de l’autre.

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Cent notes manuscrites de La Boétie sur sept livres légués à Montaigne, identifiées et transcrites par A. Legros

La Boétie a laissé une centaine de notes de sa main en grec et en latin sur sept livres légués à Montaigne en 1563, livres marqués par l’héritier d’un petit « b. » au coin supérieur droit de la page de titre ainsi qu’onze autres de même provenance : « b » comme « boetie », et ces notes de La Boétie en témoignent s’il était besoin. Montaigne a-t-il fait son profit de ces brèves remarques philologiques ? En feuilletant les livres de son ami, il a pu du moins s’arrêter un moment sur telle ou telle sentence que celui-ci avait surlignée, parfois surpris d’un douloureux « pensement ».
> Introduction et édition par Alain Legros

La Boétie et Montaigne : bibliothèques privées en Aquitaine (LABOREM)

Porté par la Bibliothèque municipale de Bordeaux en partenariat avec les Bibliothèques Virtuelles Humanistes (CESR), la Médiathèque Condorcet de Libourne, la Bibliothèque municipale de Périgueux et la Bibliothèque universitaire de Lettres (SCD Bordeaux III), ce projet contribuera à la connaissance des bibliothèques privées à la Renaissance par la numérisation de la Bibliothèque de La Boétie, suite à la découverte d’un sous-ensemble constitué par des livres lui ayant appartenu au sein notamment de la bibliothèque de Montaigne.
> En savoir plus sur le site du Biblissima
> En savoir plus sur le projet «MONtaigne à l’Œuvre»

Un manuscrit inédit du Discours de la servitude volontaire de La Boétie

Conservé à la Bibliothèque Mériadeck de Bordeaux et connu de peu de personnes depuis sa découverte par Jules Delpit et sa redécouverte par Hélène de Bellaigue dans les papiers de Louis Desgraves, ce manuscrit anonyme de 1605, daté et transcrit pour les BVH par Alain Legros, pourrait bien être la copie d’un état du texte plus ancien que tous ceux qui nous sont parvenus (on lira bientôt à ce sujet une étude de Michel Magnien). Quatre poèmes suivent ces pages célèbres, puis une page entièrement cancellée où l’on distingue deux cœurs entourés de fermesses (s barrés), symboles d’amour et de fidélité en vogue sous Henri III et Henri IV.

> Introduction et édition inédite par Alain Legros
> Fac-similé (site BVH)