Conservé à la Bibliothèque Mériadeck de Bordeaux et connu de peu de personnes depuis sa découverte par Jules Delpit et sa redécouverte par Hélène de Bellaigue dans les papiers de Louis Desgraves, ce manuscrit anonyme de 1605, daté et transcrit pour les BVH par Alain Legros, pourrait bien être la copie d’un état du texte plus ancien que tous ceux qui nous sont parvenus (on lira bientôt à ce sujet une étude de Michel Magnien). Quatre poèmes suivent ces pages célèbres, puis une page entièrement cancellée où l’on distingue deux cœurs entourés de fermesses (s barrés), symboles d’amour et de fidélité en vogue sous Henri III et Henri IV.
> Introduction et édition inédite par Alain Legros
> Fac-similé (site BVH)

De la correspondance de Montaigne, seules subsistent vingt-sept lettres-missives (dont seize au maréchal de Matignon), trois lettres écrites « en jurade » et deux dédicaces des Essais de 1588. Les nouvelles transcriptions proposées selon trois modes successifs par A. Legros permettent de poursuivre le travail publié dans Montaigne manuscrit, notamment quant à la collecte des adresses, dont certaines sont autographes, comme la majorité des lettres elles-mêmes. Un inédit : une lettre de Matignon à Montaigne.
Dans une lettre autographe d’une page, envoyée de Bordeaux le 26 novembre 1583 à un destinataire mal identifié, Élie Vinet cite le nom de « Montagne » à côté de ceux de Loisel, La Scala (Scaliger), Foix-Candale, Fauquelin, Borromée, Clavius, Oronce, Münster et Sacrobosco. Le savant antiquaire était régent au collège de Guyenne quand le petit « Michau » y entra. Au moment où il écrit cette lettre, il est principal de ce même collège et Montaigne est maire de Bordeaux depuis deux ans.
Parmi les livres de la bibliothèque de Montaigne, plusieurs présentent l’intérêt d’avoir été annotés par Montaigne lui-même à divers âges. Leur numérisation est pour A. Legros l’occasion de reprendre l’édition de ces notes selon trois états successifs (diplomatique, régularisé, modernisé) sur le modèle du Lucrèce déjà en ligne. Son édition renouvelée des inscriptions peintes au plafond permet en outre, par un jeu de couleurs, de mieux apprécier les différences de lisibilité des lettres, de revoir les traductions et d’ajouter deux sentences aux 66 déjà publiées.
Des chercheurs de l’Université de Warwick (GB) et de l’Université François-Rabelais de Tours ont identifié le premier manuscrit de la bibliothèque de Montaigne.