Cette mise en ligne d’une trentaine d’ouvrages clôture le projet partenarial Laborem mené dans le cadre de l’Equipex Biblissima. Sont désormais consultables en ligne quinze livres ayant appartenu à Michel de Montaigne et conservés dans les bibliothèques de Bordeaux (Mériadeck), de Libourne et de Périgueux : les œuvres d’Horace (Paris, 1543 – FS n°1272), celles d’Ange Politien (Lyon, 1546 – FS n°1277), Diogène Laërce en grec (Bâle, 1533 – FS n°1279), les Commentaires de César en italien et illustrés par Palladio (Venise, 1575 – FS n°1281) ou encore, des ouvrages d’historiens contemporains comme Villani, Richard Strein ou Jean-Papire Masson. Certains volumes légués à Montaigne par son ami Étienne de La Boétie portent l’inscription manuscrite d’un « b » à l’angle supérieur droit de la page de titre, comme Politien ou Diogène Laërce. Plusieurs sont passés dans les mains de personnages éminents comme Jacques-Auguste de Thou, Jean Barbot ou Montesquieu, ou acquis par des établissements religieux bordelais comme les Carmes déchaux des Chartrons ou l’Abbaye bénédictine de Sainte-Croix. Dans les dix volumes des Essais (éd. Pierre Coste : Londres, 1754), nous pouvons lire les annotations de Florimond de Raemond, copiées par François de Lamontaigne à partir d’un exemplaire aujourd’hui disparu.
> Consulter la liste des livres de Montaigne et de La Boétie conservés, Introduction par A. Legros

Essais de 1588 et Exemplaire de Bordeaux
Les premiers ouvrages de la bibliothèque de Montaigne numérisés à la bibliothèque Mériadeck (Bordeaux) dans le cadre du projet LABOREM (Equipex Biblissima) sont désormais en ligne. Parmi ceux-ci, signalons notamment un exemplaire des Essais de 1580 enrichi d’annotations manuscrites préparant l’édition de 1582 (FS n° 
Conservés aux Archives Départementales de Gironde parmi de multiples autres dicta du Parlement de Bordeaux, ces manuscrits originaux permettent de se faire une idée du travail de Montaigne magistrat, mais aussi, plus largement, des manières de procéder, dire et écrire des conseillers du roi siégeant dans l’une des quatre chambres de cette cour. Longtemps après P. Bonnefon et de façon bien plus minutieuse, Katherine Almquist, jeune universitaire récemment décédée, a exploré ces milliers de feuilles à la recherche du nom de Montaigne. Grâce à un partenariat entre les BVH et les AD33, la publication des fac-similés numériques de ces 47 pièces (dont 10 entièrement autographes) achèvera bientôt cette partie du chantier qu’elle avait entrepris, et auquel elle avait un jour souhaité associer A. Legros qui, en tout état de cause, lui devait de transcrire ou retranscrire dans les meilleurs délais l’intégralité de ces documents (10 déjà publiés, 37 inédits).
Dans une lettre autographe d’une page, envoyée de Bordeaux le 26 novembre 1583 à un destinataire mal identifié, Élie Vinet cite le nom de « Montagne » à côté de ceux de Loisel, La Scala (Scaliger), Foix-Candale, Fauquelin, Borromée, Clavius, Oronce, Münster et Sacrobosco. Le savant antiquaire était régent au collège de Guyenne quand le petit « Michau » y entra. Au moment où il écrit cette lettre, il est principal de ce même collège et Montaigne est maire de Bordeaux depuis deux ans.