Sans signature, cet exemplaire de l’édition procurée par Montaigne lui-même a appartenu à Dezeimeris, qui a cru pouvoir reconnaître la main de Montaigne dans les notes marginales qu’elle contient. Cette écriture penchée rappelle en effet celle de Montaigne par plus d’un trait (tilde de nasalisation, tracé du x), mais on s’imagine mal qu’il ait pu intervenir à la plume sur le livre qu’il avait lui-même édité, à la façon d’un lecteur (soulignements, balises ou brefs résumés ajoutés aux manchettes déjà installées, jugements esthétiques sur le mode « belle similitude »…) et non d’un correcteur, comme s’il en découvrait le contenu. Certaines différences peuvent être constatées : tracés caractéristiques de f, z et surtout v (longue courbe d’attaque), prédilection pour la lettre y (« familye ») et pour le g final de l’article indéfini (« ung »), usage du e en forme d’epsilon, de « facon » sans cédille. Jurisconsulte et Sarladais, comme la Boétie, le scripteur est peut-être celui qui a inscrit sa marque de possession en haut de la page de titre : « Ex libris Andreæ Delperri iuriscõsultis Sarlaten[sis] ».
Transcription de trente annotations marginales d’après les photographies prises sur l’original en juillet 2003. Mise à jour en février 2021.



Montaigne ne fit pas que feuilleter ou lire les livres des autres, ni écrire ou dicter le sien, il entretint sans aucun doute une correspondance non négligeable avec nombre de ses contemporains, parents, amis, collègues, « gens de justice et de finance », érudits, poètes, nobles, princes et rois, sans oublier les dames.
Montaigne ne fit pas que feuilleter ou lire les livres des autres, ni écrire ou dicter le sien, il entretint sans aucun doute une correspondance non négligeable avec nombre de ses contemporains, parents, amis, collègues, « gens de justice et de finance », érudits, poètes, nobles, princes et rois, sans oublier les dames.
Essais de 1588 et Exemplaire de Bordeaux
Les Archives Départementales de la Gironde conservent, 47 arrêts manuscrits au rapport de Montaigne dont 10 sont autographes.
De la correspondance de Montaigne, seules subsistent vingt-sept lettres-missives, trois lettres écrites « en jurade » et deux dédicaces des Essais de 1588. Parmi les mises en ligne de fac-similé ce mois-ci, un ensemble de 17 lettres dont 15 pièces manuscrites originales :